"Yo amaba aquella casa" José Agustín Goytisolo
C'est ici un merveilleux poème mis en musique par Paco Ibañez. La métaphore est double :
"J'adorais cette maison" : j'adorais cette femme, ma mère qui ETAIT la maison (la Mère, traditionnellement est le pilier essentiel de la Maison, de la famille)
Les cistes, arbrisseaux méditerranéens sont pyrophytes : ils ont la particularité de se régénérer facilement et même de se multiplier après les incendies. Le poème de José Agustín Goytisolo indique bien que les bombardements de Barcelone furent si destructeurs que même les cistes avaient disparu : " Después no quedó nada. / Ni la flor de la jara" Après ce feu tombé du ciel, il ne resta RIEN, pas même la fleur de ciste...
La "flor de la jara blanquissima" c'est encore la mère, tellement blanche, par sa jeunesse et par sa robe... dont l'image est indestructible, persistant dans le souvenir de l'enfant de 10 ans. Quand il dessinent les enfants représentent toujours la mère par une fleur.
Paroles pour Julie...
José Agustín Goytisolo né à Barcelone le 13 avril 1928, fut très affecté par la mort de sa mère Julia en mars l938 sous les bombardements franquistes alors qu’il n’avait que 10 ans. En sa mémoire, il écrivit ce poème, et prénomma sa fille Julia.
La vie est belle, tu verras
Comment, en dépit des chagrins,
Tu auras des amis,
Tu auras de l'amour,
Tu auras des amis...
Ne te livre jamais, ni ne t'écarte du chemin,
ne dis jamais : Je n'en peux plus,
je reste là ! Je reste là...
Mais toi, à jamais souviens-toi
De ce qu'un jour moi j'ai écrit
Pensant à toi, Pensant à toi, comme j'y pense.
Vilhelm Hammershøi, peintre de l'intériorité.
"...et mon silence même est crispé de toi."
Alain Borne