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maia kowsky
18 novembre 2017

Le vertige Rothko...

 

mark-rothko

 

 Plus il avançait en âge, plus son style s’épurait, plus les couleurs stridentes s’estompaient comme élément majeur, plus sa lumière s’assombrissait, plus il était hanté par la réflexion lumineuse, plus que jamais tendu vers l’expression de la tragédie, de l’extase et de la mort. La Naissance de la tragédie de Nietzsche et le Rameau d’or de Frazier n’en demeuraient pas moins en permanence à son chevet. Annie Cohen-Solal offre une clé d’interprétation de cette œuvre, mais on n’est pas forcé de l’adopter, il s’en faut : l’abstraction transcendantale de son héros fait écho à l’errance du peuple juif dont l’Histoire a fait qu’il n’eut jamais qu’une conception abstraite de la nation ; de plus, jusqu’au XXème siècle, le judaïsme avait produit peu d’artistes plasticiens. Elle tient la relation au Talmud comme un élément essentiel pour pénétrer cette œuvre. Faut-il pour autant voir, comme elle nous y invite, un paradigme de l’épopée des juifs d’Europe à travers la propre aventure de Rothko ? Les propres réflexions de Mark Rothko, contenues dans ses passionnants La Réalité de l’artiste et Ecrits sur l’art parus il y a quelques années en français chez Flammarion, conduisent aussi ailleurs.

A chacun de se faire sa religion lorsqu’il se tient face à l’un de ses grands tableaux colorés et sans cadre, suffisamment grands pour créer davantage d’intimité dans une approche plus humaine et ne pas laisser le spectateur à l’extérieur, accrochés exprès au ras du sol afin que celui-ci puisse y pénétrer plus naturellement et, oscillant entre un état hypnotique et un certain vertige, passer cette porte ouvrant vers l’inconnu.

(« Autoportrait de Mark Rothko » 

 

 

 

 

 

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Commentaires
M
...mais non seulement je suis d'accord, mais je vais encore plus loin : Pour moi, toute contemplation d'une oeuvre est purement sensorielle... Merci de ton commentaire
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E
Tu sais ce que je vais te dire : l’art ne souffre aucune interprétation à valeur universelle. C’est sa grande force : la liberté total" chacun y voit selon sa sensiblité et son vécu. Et c’est très bien ainsi. L’art ne souffre pas de reduction...
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maia kowsky
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